mardi 1 avril 2014

A - Pourquoi l'Afrique?

Un lecteur de Lorsque le fond de la mer a tremblé m'a demandé "Pourquoi l'Afrique?"

Habituellement on me demande si je suis déjà allée en Afrique. Non, je n’ai jamais mis les pieds en Afrique. Et peut-être que comme plusieurs autres personnes (je ne sais pas j’invente!) pour qui l’Afrique représente  le berceau de la race humaine, lorsque j’irai, je vibrerai au niveau unicellulaire et je m’assoirai sur le sol pour pleurer: enfin à la maison! 

Enfin, je n’ai pas besoin d’aller aussi loin dans le délire anthropologique pour être intéressée par l’Afrique, certains de ses pays ou ses multiples couleurs et cultures.

J’ai toujours été attiré par l’Afrique, tout comme je le suis de la Chine, du Japon et de certains pays le long de la côte méditerranéenne. Mon intérêt pour ce continent est marqué de violence, de discrimination, de racisme, d’exploitation, etc.  Je suis estomaquée et « broken-hearted » de voir ce qui se fait au vu et au su de la communauté internationale.

Depuis des années, je lis des articles sur des crimes perpétués contre les populations, contre les femmes surtout. Je ne lis pas le journal, mais j’ai le chic pour tomber sur ces articles quand je l’ouvre par hasard. Évidemment, j’ai lu et lis encore des choses sur ce qui s’est passé au Rwanda, en dehors de la propagande…

J’ai commencé à écrire cette histoire en 2006. Je ne travaillais pas et j’ai décidé de prendre du temps pour écrire. En fait, écrire a été comme la première bouffée d’oxygène qu’un noyé prend après son sauvetage. À cette époque, les moments pour écrire étaient devenus tellement rares que j’avais presque abandonné l’idée de devenir un jour écrivaine…

C’est ainsi que devant une page blanche, je me suis mise à raconter l’histoire de cette jeune femme qui se baigne dans une rivière aux eaux vives. (J’avais vraiment besoin de vacances.) C’est après sa baignade, lorsqu’elle rentre à la maison qu’elle retrouve sa tante grande aventurière, accompagnée d'un jeune homme et d'une petite fille venue d’Afrique.

C’est à ce moment-là que la magie a opéré. Il a simplement suffit que je me pose quelques questions : qui est-ce? D’où viennent-ils? Est-ce le père de l’enfant? Pourquoi sont-ils ici?

C’est venu d’un seul coup, un flash écœurant. Et je dis bien écœurant dans le sens de « j’en ai eu la nausée ». Une étincelle et j’avais l’histoire. Comme un film que j'aurais vu cent fois. Vous pouvez imaginer les longues journées d’écriture pour tout mettre sur papier avant que ma mémoire ne flanche.

Il y a dans ce livre, des impressions, des élans d’émotions liés à ces années de « recherche » sans savoir que je faisais de la recherche pour une histoire. Maintenant, je sais que lorsque j’accroche sur une situation, une personne ou une parole, je fais de la recherche passive pour des futurs romans. Je gobe de l’information sans rien faire avec, je laisse macérer (en général très longtemps) et à un moment donné, ça sort.

L’Afrique. Parce que l’Afrique m’habite comme citoyenne du monde. Je n’ai pas l’âme de travailleur humanitaire, mais si à travers l’écriture je peux faire en sorte que l’on porte le regard sur ce qui s’y passe, ça sera ma contribution.

Avec respect!

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